• Golem solitaire

     

    J'ai rêvé, je marchais le long d'un précipice.

    J'avais peur d'être noyé, jeté dans les abysses.

    Inéluctablement il y avait la souffrance.

    Inexorablement il fallait que j'avance.

     

    Les paupières en lambeaux, ma vue était troublée.

    Sur mon dos un fardeau, très pénible à porter.

    J'étais frôlé parfois par des personnes en transe

    Gesticulant, mais moi, il fallait que j'avance.

     

    Quand je criais à l'aide, l'écho disait : « Courage! ».

    Quand je criais ma haine, l'écho disait : « Sois sage! ».

    Mon corps bâti en terre et mon cœur en faïence,

    En golem solitaire, il fallait que j'avance.

     

    Je criais, je hurlais, je demandais de l'aide.

    Les réponses que j'avais, me semblaient bien lointaines.

    Elles étaient inaudibles et floues, à l'évidence.

    Même si c'était pénible, il fallait que j'avance.

     

    Je ne comprenais pas les paroles prononcées.

    Ces gens, autour de moi, me semblaient insensés.

    Des anges m'ont donné du réconfort dans l'errance;

    Sans lequel j'aurais pu tomber en décadence.

     

    Des pierres sur mon trajet diffusaient d'la musique.

    De clairs refrains couplés aux mélodies magiques.

    Des musiques qui mêlaient cadence et clairvoyance,

    Ont bien rythmé mes pieds, dans cette longue nuit d'errance.

     

    Nos routes se sont croisées, sur une de ces musiques,

    Sur des pas enchaînés dans une danse féerique.

    L'amour dans nos deux cœurs est venu s'engouffrer.

    Le gouffre de mes peurs, peu à peu, s'est comblé.

     

    Le cauchemar s'est changé en un rêve, un délice.

    Ma vue n'est plus troublée, la marche n'est plus supplice.

    C'est l'écho de ton cœur qui apaise mes souffrances.

    En oubliant mes peurs, j'avance avec aisance.

     

    Au rythme de nos cœurs, de nos corps enlacés,

    Nous dansons le bonheur de se sentir aimé.

    Je n'suis plus en errance et mon cœur est léger.

    C'était un jour de chance, quand on s'est rencontré.

     

    Ton sang coule dans mes veines, sublime mon cœur de pierre.

    Je n'suis plus un golem errant sur cette terre.

    Abysses vertigineux, je plonge en toute confiance.

    Me noyer dans tes yeux est un plaisir immense.

     

                                                                                               Teddy Gérard


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